Après le départ de l'hummer noire, Éric sortit furtivement de sa cachette. Il franchit les grandes grilles du refuge et prit sa forme canine. Il poussa un hurlement terrifiant, le premier signal, avant de s'enfoncer dans le désert.
Il marchait depuis une heure quand une pensée soudaine le frappa. Il dirigea son regard vers le ciel sans nuage. Une nuit étoilée. Lune gibbeuse. Dans deux jours tout au plus, la lune serait pleine. Un frisson le parcourut qui n'avait rien avoir avec la fraicheur de la nuit. Maugréant de sombre pensées, il reprit sa route.
Il marcha encore deux heures avant d'atteindre son but. Un énorme rocher pointant vers les cieux. Il s'assit et poussa un second hurlement, le deuxième signal. Puis, il attendit.
Il attendit. Les minutes défilaient sans que rien ne se passe. 5 minutes, 15 minutes, 30 minutes, 50 minutes. A la 59 minutes, un imperceptible mouvement se produisit. Puis un nuage de fumée apparut. Le nuage se rapprocha d'Éric tout en augmentant de volume. Quand il ne fut qu'à quelques centimètre du loup, il s'immobilisa.
"Ça fait un bail, Éric"
La fumée disparut soudain. À sa place se trouvait maintenant un homme de haute stature encapuchonné tel qu'on ne voyait pas son visage. Il tenait entre ses doigts, dont 2 manqués, chargés de bagues un énorme cigare. D'une voix rauque, il continua.
"Je te pensais mort. Alors ? De quoi as-tu besoin ?"
"De la bonne marchandise."
"Je vois, je vois. Tiens, prend ça, Te connaissant, je pense que ça vas te plaire."
Il porta le cigare à ses lèvres invisibles avant de sortir de son grand manteau un superbe Beretta 92 ainsi que plusieurs chargeurs.
"Pour un poids de 950 g et une longueur de 217 mm, il reste un allié idéal. Le canon mesure 125 mm et le chargeur a une capacité de 15 balles. Les munitions sont 9mm Para. Basique mais efficace !"
"Je prend."
"Parfait, alors il paraît que tu es rentré dans le refuge des Macdeen, les imbéciles qui pensent que les humains et les HGM peuvent cohabiter ?"
"Exact, j'ai mes raisons. Je compte bien rallier plusieurs HGM à ma cause."
" A la cause du "Maître" tu veux dire ?"
"Non, j'en est plus qu'assez de suivre ses ordres."
"Tu sais que je vais être obliger de l'en référer."
"A ta guise, ma décision est prise..."
"Soit. D'ailleurs, ton demi-frère t'envoie le bonjour."
"Tu lui dira d'aller se faire fou*** de ma part."
Son interlocuteur disparut dans un nuage de brume. Il rangea soigneusement sa nouvelle arme et reprit sa forme animale. Il ne devait pas trainer si il ne voulait pas qu'on s'aperçoive de son absence au refuge.